Récurrence du volcanisme du Bas-Vivarais

G. Guérin

 

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La province du Bas-Vivarais (figure 1) est l'une des zones volcaniques récentes du massif Central français. Constituée d'une quinzaine d’appareils éruptifs, elle s'étend sur près de 500 km2. Province récente la plus importante après la Chaîne des Puys, seul un petit nombre d'études lui ont été dédié. Ce volcanisme s'exprime par des phases phréatomagmatiques (maars) précédées ou suivies par des périodes d'activité strombolienne auxquelles sont associées de longues coulées basaltiques.

Le volcanisme du Bas-Vivarais a été reconnu très tôt comme récent en raison de la fraîcheur des morphologies des appareils et la position des coulées en fond de vallée qui les distinguent nettement des formations villafranchiennes environnantes. La chronologie relative et le paléomagnétisme ont fourni des contraintes fortes. Ces études, néanmoins peu nombreuses, se sont concentrées au Sud de la province.

La chronologie absolue des coulées se heurte à des difficultés majeures. Ce volcanisme est trop ancien pour relever de la méthode du carbone 14 et la datation K-Ar ne peut pas être réalisé dans des conditions satisfaisantes. En effet, les laves contiennent de très grandes quantité de xénolites de socle, depuis des tailles submillimétriques à centimétriques. Les tentatives faites dans notre laboratoire ont montré que les mesures des isotopes de l'argon sont contaminées par de l'argon radiogénique "ancien" provenant du dégazage des xénolites.

Il s'agit là d'un exemple où les méthodes de thermoluminescence ont seules permis quelques avancées. D'une part, grâce à la datation directe des coulées en utilisant les microcristaux de plagioclases et d'autre part, de manière indirecte par la datation de quartz extraits de retombées attribuées à ces volcans.

Ce travail en cours doit permettre de préciser certains aspects géologiques de la province du Bas-Vivarais qui présente trois phases distinctes conduisant chacune à la mise en place de trois à six volcans. C'est un volcanisme continental basaltique d'ampleur limité dont il est important de préciser la durée des récurrences qui sont sans doute longues. Les premiers résultats montrent qu'en termes d’analyse de risque ceci signifie que cette province doit être considérée comme du volcanisme actif dont la probabilité d’éruption est très faible, de l’ordre de 10-4 à 10-5 par an. Ce caractère sporadique, associé à un faible temps de résidence du magma au sein de la croûte, est original et une bonne connaissance des âges des réactivations volcaniques a un intérêt pour établir ou récuser d'éventuelles simultanéités avec d'autres phénomènes, soit volcaniques, soit tectoniques à l'échelle régionale.