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Datation par luminescence |
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Le phénomène physiqueUtilisation de la luminescence comme méthode de datationDomaines d'applicationConclusions
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Datation par luminescenceLa datation par thermoluminescence a connu un essor considérable depuis sa mise au point dans les années 1950. Tout d'abord exclusivement limitée à l'étude des céramiques elle a trouvé de nombreuses applications dans la datation des objet dart anciens et la détection des copies ou des faux. Elle s'est ensuite étendue à d'autres objets comme les pierres brûlées (silex), les sédiments chauffés. Depuis les années quatre-vingts, grâce aux techniques de stimulation optique, la datation par luminescence a été étendue aux sédiments (sables éoliens ou fluvio-glaciaires, loess ). Ces datations sont basées sur les propriétés favorables du quartz (lun des minéraux les plus fréquents) et actuellement plusieurs équipes étudient la possibilité dutiliser les feldspaths, tant ceux des sédiments, que ceux des roches volcaniques.
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Bref historiqueEn 1663, Sir Boyle observa une lueur en réchauffant un diamant dans l'obscurité au contact de son corps. Dès 1930, des physiciens du solide comme Urbach et Frisch étudièrent les pièges à électrons dans les cristaux. Daniels fut le premier à voir en elle un outil intéressant de datation des roches éruptives mais aussi des céramiques suivi par Houtermans qui proposa d'appliquer la thermoluminescence à l'étude de l'histoire thermique des météorites, la paléoclimatologie, la géothermie, la dosimétrie... La thermoluminescence n'a été utilisée à des fins de datation et d'authentification que lorsque la technologie des photomultiplicateurs (1950) a permis la détection de très faibles quantités de lumière. A ces précurseurs, il convient d'ajouter les noms d'Aitken (Oxford), Mejdahl (Riso) et de Valladas (Gif-sur-Yvette) qui ont développé l'analyse par thermoluminescence dans leurs laboratoires. |
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Le phénomène physiqueQu'est-ce que la thermoluminescence et lOSL ?Certaines substances, chauffées après une exposition à un rayonnement ionisant émettent une lueur transitoire : cest la thermoluminescence (TL). Ce phénomène transitoire qui apparaît avec la température disparaît spontanément même si cette dernière continue à sélever. La thermoluminescence ne sobtient quavec certains matériaux, principalement des matériaux ioniques cristallisés. Cette propriété est extrêmement répandue dans la nature. Presque tous les minéraux naturels sont thermoluminescents : quartz, feldspaths, olivine, etc. Il en va de même pour nombre de substances artificielles très banales comme le sel de cuisine Une autre façon dobtenir une lueur transitoire après avoir soumis une substance à un rayonnement ionisant est de lexposer à laction de la lumière. Dans ce cas pour observer ce phénomène, la lumière émise par le minéral est filtrée pour sélectionner une longueur donde plus énergétique que celle utilisée pour la stimulation. Par exemple, on observe une lueur bleue en exposant la substance à une lumière infra-rouge. Ce phénomène est appelé luminescence stimulée optiquement (OSL). Cest également une propriété extrêmement banale pour la plupart des minéraux. Lexplication physiqueLa TL s'explique par la structure imparfaite des cristaux qui contiennent toujours en nombre élevé des défauts, qu'il s'agisse de défauts de « construction », tels que des lacunes ou des dislocations, ou de la présence d'atomes étrangers à la composition chimique de base (impuretés). Lors dune irradiation, il se crée des ionisations dans le matériau et une partie de l'énergie reçue est véhiculée par des électrons. Dans un solide isolant cependant, tous les niveaux dénergie ne sont pas possibles pour les électrons. Dans un cristal parfait, il ny aurait que deux possibilités : des valeurs dénergie compatibles avec la participation des électrons aux niveaux de valence des atomes présents dans le solide ou bien des niveaux bien plus élevés qui correspondent à des valeurs permettant à lélectron de circuler librement dans le solide (même « isolant », un solide est toujours très légèrement conducteur). La présence de défauts dans le cristal crée en plus de ces deux domaines dénergie la possibilité pour un électron davoir une énergie intermédiaire (on parle de niveau discret). Un électron peut ainsi ne participer ni à la conduction électrique, ni aux cortèges de valence des atomes. On dit quil est « piégé ». Ainsi, plus un matériau aura été soumis à laction de la radioactivité, plus il y aura délectrons prisonniers dans des défauts. En augmentant par la suite la température du cristal, les électrons sont libérés et circulent librement dans le cristal jusquà leur recombinaison avec un autre type de défaut (mais de charge apparente positive) qui permet de rétablir la neutralité électrique du matériau. Cette recombinaison peut être accompagné par lémission dun photon et dans ce cas le défaut qui permet la recombinaison est appelé « centre fluorescent ». Un centre fluorescent simple est le centre F, également appelé centre coloré, qui correspond à labsence dun anion sur un site. Ces phénomènes sont classiquement décrit par un schéma de bandes. |
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Figure 1. Représentation schématique du modèle des bandes.
1. l'ionisation par rayonnement libère un trou et un électron qui est projeté dans le continuum énergétique de la bande de conduction 2. l'électron et le trou sont capturés par des impuretés (pièges) du minéral 3. le minéral chauffé libère l'électron ; ce dernier se recombine au trou en A, ce qui entraîne l'émission d'un photon |
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Comment mesure-t-on la luminescence?Dans son principe, la mesure de la luminescence est assez simple et un appareil comporte : |
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Figure 2. Représentation schématique dun appareil de thermoluminescence. |
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Utilisation de la luminescence comme méthode de datationPrincipeAu cours du temps les matériaux sont continuellement irradiés par les radionucléides naturels, principalement luranium et le thorium et leurs descendants et lisotope radioactif du potassium, le 40K. |
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Figure 3. Evolution de la TL en fonction du temps. L'équation fondamentale de la datation par luminescence est donnée par : |
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Minéraux et techniquesDe nombreux minéraux et matériaux ont été étudiés afin de pouvoir les utiliser en datation. Les plus fréquents sont : |
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Figure 4 Principe de lextapolation dune paléodose (ou dose archéologique) par ajout de doses successives. Chaque point représente la moyenne des mesures de plusieurs aliquotes (4 à 10) de même poids (de 2 à 8 mg en général). Léchantillon naturel (TLN) est successivement soumis à des doses de rayonnement croissantes délivrée par une source calibrée en laboratoire (le plus souvent une source de 90Sr de rayonnement bêta ou une source 137Cs de rayonnement gamma). Les doses ajoutées équivalent à un vieillissement accéléré, où leffet de 1000 ans de radioactivité naturelle est reconstitué en quelques minutes dirradiation. |
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Limitations de la méthode- La thermoluminescence mesure la période écoulée depuis la dernière chauffe qui ne correspond pas forcément à l'événement à dater (fabrication pour les terres cuites, dernière utilisation pour un four, etc.). Incendies, restauration à l'aide d'une source chauffante peuvent fausser l'interprétation des résultats expérimentaux. |
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Domaines d'applicationArchéologie- poteries Géologie- roches ignées (volcanites) Période couverte par la thermoluminescence- très variable suivant les matériaux et les milieux Précision sur les âges (erreur relative en moyenne)- 5% à 15 % compte tenu de la dose externe mesurée sur site, |
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ConclusionsEn raison sans doute des multiples éléments qui concourent à la détermination dun âge par luminescence, les ordres de grandeurs des âges sont généralement peu affectés par des erreurs très importantes. En revanche, lobtention dâges extrêmement précis à quelques pour-cents près - est un travail beaucoup plus délicat car de nombreuses hypothèses plus ou moins implicite doivent être vérifiées pour limiter les mesures aux seuls échantillons dont la luminescence est de bonne qualité. Le tableau ci-après (non exhaustif) donne quelques uns des principaux écueils et difficultés à éviter pour obtenir des âges exempts derreurs |
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